RENCONTRES Plan, Introduction , Gallay, Jayet, Leroi-Gourhan, Lévi-Strauss, Gardin, Hensler, Haan, Meillassoux, Bocksberger, Jacquard, Pétrequin, Cantamessa, Huysecom, Houot, Testart |
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CLAUDE MEILLASSOUX 1965 "Mais parallèlement au discours normatif ou mythique auquel l'informateur est trop souvent convié (...), la pratique sociale se manifeste par une routine quotidienne et des évènements, passés ou présents, générateurs de situations. C'est au travers de ces situations, et des contradictions qu'elles engendrent, que l'on découvre les lois qui régissent la pratique sociale et ses transformations" (Meillassoux. Terrains et théories 1977). Nous avons effectué une seule mission ensemble, mais ses travaux nous ont durablement influencé. Après avoir publié sa thèse sur l’anthropologie économique des Gouro de Côte d’Ivoire, Claude Meillassoux travaillait désormais chez les Soninké du Mali. Nous l’avons accompagné en janvier et février 1965 à Mourdiah et Goumbou et nous avons visité ensemble les ruines de Koumbi Saleh en Mauritanie.
Claude Meillassoux sur la piste de Mourdiah De cette rencontre est née une durable amitié. Nous avons beaucoup discuté, et j’ai donc beaucoup appris de lui en attendant d’improbables informateurs qui tardaient à venir aux rendez-vous fixés sous le ciel gris et froid de Goumbou. Il nous a enseigné à mener une enquête ethnologique de terrain et nous a guidé dans nos premiers contacts avec des potières. Nous avons lu avec passion ses écrits en appréciant leur portée générale. Cette mission a scellé définitivement notre intérêt pour les traditions céramiques. Nous écrivions alors à propos des collections de céramiques conservées dans les anciens IFAN de Bamako et Dakar : « Le principal problème posé par ces collections est celui de la chronologie des styles céramiques post-néolithiques et moyenâgeux. Tout reste à faire dans ce domaine. L’établissement d’une chronologie est rendue malheureusement très délicate par la rareté des gisements présentant des stratigraphies. Dans ce domaine, la recherche devrait s’orienter selon trois voies : Nous avons revu Claude à Paris peu avant sa mort. Je voulais lui poser quelques questions sur l’affiliation des potières avec lesquelles j’avais travaillé, que je qualifiais de femmes de forgerons des Soninké, mais que je soupçonnais désormais être bamana. Nous nous sommes retrouvés dans un petit bistrot de la rue de l'Ecole de Médecine, dans le Quartier latin, où il avait l’habitude de se rendre. J’apprenais peu après son décès. Thèmes Nous nous sommes même aventuré à proposer une interprétation des sociétés néolithiques européennes s’inspirant de ses travaux (cours donné à Paris dans le cadre de l’enseignement de Jean-Claude Gardin à l’EPHESS en 1982-83 ). Nous devons à Claude Meillassoux notre compréhension du dynamisme et de l’évolution des sociétés à travers les contraintes fonctionnelles opposant divers corps sociaux et les bases pour proposer une typologie générale des sociétés africaines, un domaine plus tard enrichi par les travaux d’Alain Testart. Claude Meillassoux, la poterie aftricaine et les sociétés néolithiques européennes - GALLAY (A.). 1970. La poterie en pays Sarakolé (Mali, Afrique occidentale) : étude de technologie traditionnelle. J. de la Soc. des Africanistes, 40, 1, 7-84. |
Potières de Mourdiah Une caravane de Maures aratines près de Goumbou Cavalier soninké à la mare de Goumbou |